Comme chaque mois, le ministère du Budget a rendu public les dernières données relatives à la situation budgétaire de la France. Le chiffre qui a retenu l'attention est la baisse du déficit de plus de 8 milliards par rapport à l'an dernier sur les dix premiers mois de l'année. Et cette contraction ne reflète qu'une partie de l'effort accompli puisque sans les financements accordés à la Banque Européenne d'Investissement et au Mécanisme Européen de Stabilité, par définition non récurrents, la réduction aurait dépassé 12 milliards. Ce chiffre a pourtant divisé les commentateurs, les uns jugeant l'effort insuffisant face à la montée de la dette publique, les autres, notamment au sein du gouvernement, expliquant qu'ils traduisaient le cap du retour à l'équilibre affiché par François Hollande au lendemain de son élection.
Pourtant cette discussion passe à côté de l'essentiel. Le chffre important révélé par le ministère du Budget est la hausse spectaculaire des recettes de TVA en octobre: 14,4% par rapport à septembre et 8,5% par rapport à octobre 2012 qui comptait le même nombre de jours ouvrables. Sur les trois derniers mois, la hausse est encore de 5,2% par rapport à la même période de 2012. A elles seules les rentrées d'octobre ont presque fait doubler la progression des recettes de TVA depuis le début de l'année: +1,9% contre 1,1% à fin septembre.
Les recettes sont comptabilisées entre un et trois mois après que l'entreprise déclarante ait effectué la transaction génératrice de TVA. Le bond en avant observé en octobre pourrait résulter d'un regain significatif de l'activité durant l'été qui n'est pas apparu dans les dernières données trimestrielles, ni même mensuelles, la consommation n'étant suivie que pour les biens. Cette hausse des rentrées est d'autant plus significative qu'elle intervient dans un contexte d'inflation inférieure à 1% en rythme annuel.
Si les recettes de TVA de novembre, qui seront connues au début du mois de janvier, confirment la tendance observée en octobre, on devrait s'attendre à une révision à la hausse de la croissance pour le deuxième semestre 2013. On ne peut certes écarter l'hypothèse d'un bug informatique qui aurait biaisé les recettes d'octobre. Mais si ce n'est pas le cas et on le saura dans un mois, le diagnostic posé par le président de la république, suivant lequel "le pire serait passé", serait validé.