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Le blog d'Alain Boublil

 

3,37 milliards: chute du déficit commercial

La baisse spectaculaire du déficit commercial au mois de février est une bonne nouvelle, et elle n'est pas la seule. C'est d'abord le déficit le plus bas depuis quatre ans. Or, à cette époque, le prix du pétrole était de 65 $ par baril, ce qui se répercutait sur celui du gaz sur lequel il était indexé. Il est aujourd'hui de 106 $ environ.

Cette réduction résulte d'une baisse des importations et du maintien à un haut niveau de nos exportations: 36 milliards d'euros en moyenne depuis trois mois. La France, dans un contexte économique contrasté chez ses clients, maintient ses positions, malgré, n'en déplaise aux dévaluationistes, un euro fort (1,38 $).

La baisse des importations découle, mais pas seulement, d'une diminution des consommations d'hydrocarbures résultant d'un climat anormalement doux : les importateurs ont donc puisé sur leurs stocks, assurés qu'ils sont de passer l'hiver sans problèmes. Mais elle résulte aussi d'une certaine reconquête du marché intérieur: c'est clair dans l'automobile où les marques françaises ont connu une hausse significative de leur part de marché depuis le début de l'année. une fois enlevé l'effet artificiel des immatriculations de grosses cylindrées importées à la fin de l'année 2013,avant le durcissement des règles du bonus-malus. Les Français commenceraient-ils à être sensible à l'argument suivant lequel ils seraient les premiers bénéficiaires du "patriotisme économique"?

Cette contraction des importations intervient, ce qui est nouveau, sans baisse de la consommation des ménages, malgré, il faut le souligner, la chute des dépenses d'énergie. Les dépenses se sont en partie reportées sur d'autres biens et services sans que cela n'affecte nos échanges extérieurs, et c'est la seconde bonne nouvelle. Et le reste est allé gonflé leur épargne financière, qui atteint des niveaux records. La France serait donc, si ces chiffres sont confirmées les prochains mois, en train de rééquilibrer de façon structurelle ses échanges, ce qui est bon pour la croissance et à terme, pour l'emploi.

Le même jour, Bercy publiait les chiffres de l'exécution budgétaire pour le mois de février. Ils marquent une poursuite de l'amélioration, mais le ministère est à la fois prudent (il faut au moins quatre mois pour bien évaluer la tendance) et rusé: tout triomphalisme en la matière affaiblirait la position du ministre au moment où celui-ci exige des efforts considérables de ses collègues et des collectivités locales pour les prochains exercices, afin d'atteindre les objectifs auxquels nous sommes contractuellement liés.

Un second chiffre doit retenir l'attention: le niveau des recettes de TVA. En février, il s'est accru de 4,1% par rapport à l'an passé, et ce alors que, du fait des délais de facturation et de récupération, l'impact de la hausse intervenue au 1er janvier, est encore, pour l'essentiel, à venir. Ce chiffre est à rapprocher de la progression retenue par le gouvernement pour l'ensemble de l'année: 2,35%. On peut donc légitimement escompter que comme en 2013, les recettes de TVA seront supérieures aux attentes.

Dernière bonne nouvelle, la chute spectaculaire du coût de la dette pour les deux premiers mois de l'année: -37,4%. Elle résulte du niveau très bas des taux d'intérêt à long terme en zone euro en général, et pour la France en particulier, dont la crédibilité financière est intacte, notamment, ce que l'on ne souligne pas assez souvent, du fait d'un taux d'épargne très élevé.

Le double rééquilibrage des déficits est donc enclenché. Le contexte monétaire de la zone euro y contribue. La France est ainsi peut-être, restons prudent, à la veille  de retrouver le cercle vertueux d'une croissance plus équilibrée.

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