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Le blog d'Alain Boublil

 

Consommation: -2,1% en janvier

La forte baisse de la consommation des ménages au mois de janvier 2014 par rapport au mois de dcembre 2013 a immédiatement été interprêtée comme une menace sur la croissance de l'ensemble de l'année 2014 et a jeté un doute sur la réalité de la reprise intervenue depuis le 4ème trimestre 2013. Qu'en est-il exactement ?

Tout d'abord, il ne s'agit que de la consommation de biens, c'est-à-dire de moins de la moitié des dépenses des ménages, le reste étant constitué des services, dont on ne mesure pas chaque mois le niveau. Ensuite, il s'agit d'une évolution d'un mois sur l'autre qui dépend autant du niveau atteint le mois précédent que de celui du mois qui vient de s'achever. Rapportée au mois de janvier de l'année 2013,la baisse n'est plus que de 0,5%. Pour évaluer la portée de cette baisse, il faut aller plus loin en examinant les composantes de la consommation. Elle a représenté 41 406 millions en janvier contre 42 295 millions en décembre, soit une baisse de 889 millions d'euros. L''essentiel de la baisse s'est concentré sur deux postes: les achats d'automobiles (358 millions) et l'énergie (405 millions). Or ces deux baisses ne résultent pas de facteurs conjoncturels.

Pour l'automobile, des achats avaient été anticipés en décembre pour échapper à la hausse de la TVA et au durcissement du malus automobile. Pour neutraliser cette distorsion, il suffit de comparer les dépenses des mois de décembre et janvier à celles de l'année précédente, et on constate une hausse de 0,5% sur un an.  Si l'on regarde maintenant les immatriculations des deux premiers mois de l'année 2014, on note qu'elles se situent au même niveau qu'il y a un an, ce qui veut dire, puisque les chiffres de janvier 2014 sont affectés par les anticipations d'achat mentionnées ci-dessus, que la reprise du secteur automobile, donc de ce poste important de la consommation des ménages en produits industriels, est confirmé en ce début d'année. Enfin, la remontée plus forte des achats des marques françaises et notamment de Peugeot et de Citroën, qui sont majoritairement fabriquées en France, aura des conséquences positives sur la production industrielle et donc sur la croissance. Il semblerait que les Français commencent à comprendre qu'ils ont une responsabilité directe dans l'amélioration de la situation économique, chose que les allemands, pour ne citer qu'eux, ont intégré depuis longtemps dans leur comportement.

Pour l'énergie, il s'agit naturellement d'un effet climatique: la douceur du mois de janvier a entraîné une forte baisse des consommations de fuel domestique, d'électricité et de gaz naturel. Comparée au mois de janvier 2013, la baisse est de près de 300 millions d'euros, mais c'est une excellente nouvelle. Plus de la moitié de la consommation d'énergie se traduit par des importations, d'où un effet mécanique sur la facture énergétique qui s'est contractée en janvier, hors effets de stocks et qui continuera à se contracter en février. Mais c'est aussi une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat car il s'agit de consommation contrainte. Sa diminution, qui apparaîtra sur les factures de gaz et d'électricité des mois prochains, ou dans de moindres achats de fuel, libèrera des ressources pour l'acquisition d'autres biens ou d'autres services, plus générateurs de croissance que des produits exclusivement importés.

Enfin, la meilleure preuve de l'amélioration de la situation financière des ménages est le niveau très élevé de collecte de l'épargne financière au mois de janvier: 1,4 milliard pour l'assurance-vie et 2,2 milliards pour le livret A et le livret développement durable, soit au total 3,6 millars d'euros. Il ne faut donc pas interpêter de façon aussi négative les chiffres de la consommation de janvier et surtout se garder d'y voir une menace pour la reprise. Les chiffres publiés vendredi sont affectés par des phénomènes exceptionnels. Les ressources financières des ménages se sont accrues. Leur réemploi, et donc la croissance, ne dépenderont en fin de compte que d'un seul facteur: le retour de la confiance. Présenter systématiquement les chiffres économiques de façons négative n'y contribue pas.