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Alain Boublil Blog

 

2014: L'année de la reprise en France

En dépit du pessimisme général, il est probable que l'année 2014 constitue pour l"économie française une étape importante vers le retour à une croissance plus élevée et durable. On comprend la prudence du gouvernement qui joue sa crédibilité auprès de ses partenaires européens. Mieux vaut une bonne surprise en cours d'année qu'une mauvaise. En affichant une prévision très conservatrice d'une croissance inférieure à 1%, la France prend peu de risques. On aimerait croire que la même démarche a inspiré la dernière "note de conjoncture de l'INSEE", préparée par quatre "rédacteurs en chefs" et rassemblant pas moins de 35 "contributeurs", quand elle affiche pour chacun des deux premiers trimestres de l'année 2014, une croissance de 0,2%. Mais rien n'est moins sûr. L'Institut s'était déjà lourdement trompé l'an dernier en prévoyant au mois de mars 2013, pour le deuxième trimestre une quasi stagnation (0,1%) alors que la croissance, récemment révisée en hausse, a atteint 0,6%.

Deux facteurs incitent à penser que les résultats seront comme en 2013, supérieurs aux prévisions. D'abord, l'inflexion déjà perceptible du comportement des ménages, qui s'est traduite par un reprise de la consommation. Outre la hausse significative des ventes de voitures neuves depuis trois mois et le rebond spectaculaire des rentrées de TVA enregistré au mois d'octobre, c'est bien l'amélioration de la situation financière des ménages résultant d'un taux et d'un niveau d'épargne record qui incite à penser que cette inflexion sera durable et se traduira en 2014 par une consommation plus soutenue que ce qui est généralement attendu. Encore faut-il ajouter que cette épargne nouvelle comporte une part élevée de placements financiers par définition plus faciles à engager, qu'un actif immobilier. Cette tendance sera encouragée par la progression du pouvoir d'achat, déjà réelle au second semestre 2013, et ampplifiée par le maintien d'une inflation très faible malgré la hausse de la TVA, et par l'évolution plus favorable de l'emploi.

L'inversion de la courbe du chômage n'est pas assurée, et même si elle se produit, elle restera, au moins dans un premier temps, modeste. Mais cela constituera néanmoins un changement prometteur par rapport à la hausse continue qui a prévalu depuis cinq ans. Or il est établi que le recul des inquiétudes au regard de l'emploi a un effet stimulant d'abord sur le comportement des ménages puis sur celui des entreprises qui anticipent un rebond de leur activité générant à son tour le cercle vertueux des embauches et, à terme, des investissements.

Le second facteur positif, c'est l'amélioration de la conjoncture mondiale et de la situation de plusieurs de nos importants clients, l'Angleterre, avec laquelle la France réalise son premier excédent commercial et les pays du sud de l'Europe qui ont assaini leur situation financière.  L'impact sur nos exportations se produit en général avec un délai de six à huit mois. L'année 2014 devrait sur ce point aussi trancher avec 2013, qui aura vu une baisse de nos exportations.

Cette reprise, conjuguée avec la réduction de notre "facture énergétique" résultant d'une baisse prévisible du coût de nos approvisionnements et du redressement de notre outil de production (disponibilité des centrales nucléaires, raffinage) se traduira par une amélioration de la contribution des échanges extérieurs à la croissance.

Tout ne sera pourtant pas rose. La dépression qui affecte le secteur de la construction ne  s'inversera pas car les indicateurs avancés (autorisations de construire et mises en chantiers) ne laissent espérer aucun rebond en 2014. A l'Etat de trouver les procédures qui convaincront les agents économiques de réinvestir car les besoins sont là. Quant à la réalisation des objectifs de sobriété énergétique, elle dépend précisément des travaux sur le parc immobilier. Là aussi, l'Etat doit mettre en place les incitations nécessaires.

L'investissement des entreprises, dont le démarrage est indispensable pour transformer la "reprise" en croissance durable, dépendra moins de nouvelles aides publiques, quelqu'en soient la forme que d'une prise de conscience par leurs dirigeants, de l'impasse vers laquelle les entraine une politique de délocalisation à tout va, comme dans l'automobile. Cela pourrait d'ailleurs être facilité par une évolution du comportement des consommateurs de plus en plus conscient des conséquences de leurs choix, qu'il s'agisse de l'environnement ou de l'emploi.

Au total, il semble bien que le pire soit passé et que l'on se rappoche de l'entrée dans le cercle vertueux où le changement de comportement des agents économiques entraine une amélioration des données fondamentales, laquelle, à son tour, amplifie l'inflexion positive des comportements. La dernière fois que cela s'était produit, c'était en 1998, sous un autre gouvernement de gauche...C'est peut-être un bon présage!   

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